FINANCE DE PROJET VS FINANCE D'ENTREPRISE
- Vincent Lièvre
- 14 janv.
- 4 min de lecture
Quel Levier pour accélérer votre stratégie?
Article écrit par Vincent LIEVRE et Frédéric PIEUS

Dans un contexte économique où l’optimisation de la performance des fonds investi est un élément de compétitivité, le développement d’une entreprise passe souvent par des investissements stratégiques. Pour les réaliser, deux approches financières se distinguent : la finance d’entreprise et la finance de projet. Ces deux méthodes ont chacune leurs spécificités, leurs avantages et leurs inconvénients.
Comment choisir la plus adaptée à vos objectifs ? Nous allons ici explorer les différences entre ces approches et expliquer pourquoi adopter une stratégie de financement ciblée est essentiel pour soutenir une croissance durable et ainsi maximiser la rentabilité de vos capitaux.
Comprendre les bases : finance de projet vs finance d’entreprise
Définition de la finance d’entreprise
La finance d’entreprise concerne la gestion globale des ressources financières d’une organisation. Elle inclut l’autofinancement, les émissions d’actions, les emprunts bancaires et autres formes de levées de fonds. Cette approche vise à maximiser la valeur de l’entreprise pour ses actionnaires tout en soutenant ses activités courantes et son développement à long terme. Ce type de financement repose sur la société-mère et le groupe dans son ensemble : ses actifs et sa capacité à générer un résultat.
Définition de la finance de projet
La finance de projet, quant à elle, se concentre sur le financement d’un projet isolé. Il peut s’agir de la construction d’une infrastructure, d’une usine, d’un programme immobilier ou d’une centrale photovoltaïque. Ce type de financement repose sur les flux de trésorerie futurs générés par le projet lui-même, avec une structure juridique et financière distincte de l’entreprise mère.

Les différences fondamentales entre finance de projet et finance d’entreprise
Objectif et périmètre
La finance d’entreprise couvre l’ensemble des activités de l’organisation, visant une performance globale et une création de valeur à long terme.
La finance de projet cible pour sa part un projet unique, avec des flux financiers séparés, résultant des coûts et revenus liés.
Structure de financement
Concernant la structure de financement. Là encore des différences existent.
En financement d’entreprise, nous nous basons sur la combinaison de fonds propres (y compris les bénéfices des années précédentes) et des dettes, constituant ainsi la solidité financière de l’entreprise. Les fonds sont utilisés pour soutenir divers projets ou besoins en fonction des priorités stratégiques définies par la direction. Par exemple, une entreprise peut utiliser une partie de ses capitaux pour moderniser ses équipements tout en finançant simultanément le développement de nouveaux produits.
En financement de projet, on retourne la table pour structurer les financements. On ne prend pas la structure financière existante pour définir le potentiel atteignable mais on part des revenus futurs du projet pour structurer les financements nécessaires à l’investissement. Ceci majoritairement financé par des emprunts adossées aux revenus futures.
Ce type de financement nécessite des fonds propres, parfois apportés par des investisseurs externes spécialement intéressés par la rentabilité prévue du projet, en complément des emprunts. Par exemple, la construction d’une centrale électrique pourrait être financée, pour la partie dette, par un consortium bancaire avec des remboursements étalés sur plusieurs années à partir des recettes générées par la vente d’électricité, et pour la partie fonds propres par des fonds d’investissement spécialisés et intéressés par les flux de trésorerie restant après service de la dette.
C’est le principal, sinon l’unique avantage du financement de projet, fortement décorrélé des capacités financières propres à la société mère.
Gestion des risques
En finance d’entreprise, le risque pour le financeur est principalement le risque économique lié à l’activité du groupe : volume d’affaires, évolution des prix et de la marge.
En financement de projet, qui est un financement sans recours sur la maison-mère, la capacité à rembourser ne tient qu’au projet financé. Il n’y a en général pas de possibilité de croissance (par exemple dans l’énergie, les prochaines centrales photovoltaïques seront dans des SAS différentes) et tous les risques sont particulièrement scrutés.
Le principe général étant de faire porter chaque risque opérationnel par un acteur compétent
(constructeur, exploitant…) et responsable au titre d’un contrat spécifique. C’est ainsi que les
sociétés de projet n’ont souvent pas de salariés mais uniquement des prestataires, faisant de la finance de projet une activité très juridique et avec une lourdeur certaine.
Enfin, le principe d’un financement sans recours, qui signifie que l’actionnaire n’est pas obligé de rembourser les dettes de l’un de ses projets défaillant, immunise en théorie la maison-mère contre ces risques financiers. En théorie seulement, car dans des activités très capitalistiques comme les énergies renouvelables, la promotion immobilière ou l’industrie, il n’y a pas beaucoup d’avenir pour les groupes qui font défaut sur leurs dettes.

Comment choisir entre finance de projet et finance d’entreprise ?
Le choix entre finance d’entreprise et finance de projet dépend de plusieurs facteurs clés. Tout d’abord, il est crucial d’évaluer la nature du projet et ses objectifs. Si le projet est autonome, avec des flux de revenus clairement identifiables, la finance de projet peut être plus appropriée. En revanche, pour des initiatives stratégiques impliquant l’ensemble de l’organisation, la finance d’entreprise reste souvent le meilleur choix.
En pratique, c’est avant tout une question de capacité financière : même dans les activités très capitalistiques (infrastructures, énergies). Les multinationales ont tendance à privilégier la finance d’entreprise car elles en ont les moyens et, pour celles qui sont cotées notamment, un trop fort effet de levier pourrait être perçu comme une prise de risque excessive. A l’inverse, les structures de taille plus modeste n’ont pas le choix que de recourir à la finance de projet, dès lors que les projets sont rapidement plus gros que les sociétés opérationnelles : pour exemple, les immeubles construits pèsent plus lourd, au bout de quelques années, que la société de construction.
En conclusion, le choix entre finance d’entreprise et finance de projet dépend de la nature des objectifs, du niveau de risque accepté et des capacité financières des parties prenantes. Une bonne compréhension des spécificités de chaque approche permet de maximiser les chances de succès et d’assurer une croissance durable. Quel que soit le choix, intégrer une stratégie de financement adaptée est essentiel pour soutenir le développement et la rentabilité de votre entreprise.
Diadamante dispose des ressources pour vous accompagner dans vos choix stratégiques.
Vous souhaitez en savoir plus ou avoir un conseil pour votre entreprise prenez RDV avec nous pour un entretien gratuit.
Comments